Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 :: Mystown :: Centre ville :: Tribunal Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
La dragonne et le cafard
Omer Eriksson
Date d'inscription : 29/01/2021
Messages : 44
ft. : Kostja Ullmann
Crédits : Gilvert

Feuille de personnage

Disponibilité RP
: Non Libre
Omer Eriksson
Citoyen de Mystown



Sam 29 Jan - 3:29
Alkëstia ₰ la Dragonne et le Cafard


Les ecchymoses avaient étaient déjà passées par une palette de couleurs capable de rendre une harde de licornes avant de s’effacer. Les estafilades s’étaient ornées de grains bourgogne avant de disparaître. Même les plus profondes entailles, les tissus les plus lésés, s’étaient cicatrisés pour donner à Omer une peau neuve, mais jamais différente. Toujours aussi charmante dans sa rudesse et sa manière d’être, comme un bois encore trop brut qui n’attend que la première occasion pour se délester de quelques échardes. L’on pouvait donc croire que l’incident était derrière lui; que tout était terminé et qu’il pourrait poursuivre sa vie sans la moindre conséquence. Plus aucune n’était apparente, après tout. Pourtant, il ne se trouvait pas à l’un de ses endroits usuels : gym, bar et appartement. Il ne traînait pas dans les rues de Dream City à la recherche de quelqu’un qui avait autant envie d’en découdre que lui. Il était dans ce quartier où il dénotait autant que le chant d’une corneille dans un concerto de canaris.

Omer s’arrêta pour ce qui devait être la trentième fois depuis qu’il était sorti du bus, et relu le papier à la calligraphie claire et appliquée. Deux choses étaient certaines : l’adresse n’avait pas été écrite de sa main, et il ne saurait jamais prononcer ce nom par lui-même. Ce n’était toutefois pas pour cela qu’il vérifiait une énième fois l’information qu’il avait en main : il se savait inattentif et avec une mauvaise mémoire. Il n’avait jamais été très doué pour mémoriser des informations, et l’expérience lui avait apprise que ses souvenirs avaient tendance à jongler avec les chiffres quand venait le temps de lui rendre un nombre. Parfois aussi avec les lettre dans un mot. Ça n’était généralement pas un problème pour l’homme, qui vivait dans le présent.

Son regard se posa sur les mots qui accompagnaient l’adresse et la professionnelle qu’il allait rencontrer. Aide judiciaire gratuite. Omer n’était pas du tout un littéraire, et il n’avait généralement pas d’opinion sur la valeur de tel ou tel mot. Pourtant, chacun de ces trois termes le répugnait, et la somme des concepts ne le rendait que plus méfiant encore. Sa vie lui avait appris à ne compter sur personne; que l’aide ne venait jamais sans rien en retour. Elle lui avait également enseigné que la justice était peut-être aveugle, mais avait l’odorat fin. Suffisamment, du moins, pour sentir l’encre frais imprimé sur des billets prétendument sans odeur. Enfin, elle lui avait démontré maintes et maintes fois encore que rien n’était gratuit par bonté d’âme : soit la valeur était nulle, soit il y aurait quelque chose d’exigé en retour.

L’air hagard, Omer se remit à marcher, en fixant les numéros civiques qui défilaient au rythme nonchalant de sa démarche, et s’emmêlaient dans son esprit. Il s’arrêta à nouveau pour vérifier la séquence numérique qu’il cherchait et la comparer une fois de plus à celle devant laquelle il se trouvait. Cette fois était la bonne. Il n’était pas bien en avance, mais c’était déjà un exploit qu’il soit parvenu à être à l’heure. Il renfonça sa tête entre ses épaules et appuya sur la sonnette d’un air bourru. Sans se formaliser de son attitude revêche, on lui indiqua de prendre place sur un siège en attendant que l’avocate que l’on lui avait conseillée ne soit prête à le recevoir. Il percevait le regard dans sa direction, en provenance du comptoir d’accueil, mais ne quitta pas son portable des yeux. Il avait l’habitude de laisser une mauvaise première impression. Enfin. Parfois c’était une mauvaise seconde première impression, quand on ne remarquait au premier regard ni le jour dans le lobe de son oreille, ni le cafard encré dans son cou, qui semblait s’y diriger. Il n’existait aucun col-roulé capable de couvrir entièrement ce tatouage. De toute manière, ça n’était pas l’objectif du videur comme le prouvait son accoutrement. Écoutant les conseils qu’on lui avait donné, il s’était habillé aussi convenablement que possible. Un jeans noir, pas trop abîmé, et des chaussures de ville trouvées à la friperie. Il avait même récupéré la chemise qu’il avait porté pour les funérailles de Nina, sans cravate ni bouton strangulateur, par contre. Le décès d’une copine était un événement solennel. Tremper les orteils dans le système judiciaire l’était beaucoup moins. Du moins, quand on s’y était aussi souvent trempé que le trentenaire.

Lorsque la porte s’ouvrit, annonçant qu’on était prêt à le recevoir, Omer se leva de son siège et se dirigea vers la dame qui le sortirait de ce faux-pas, ou l’y enfoncerait. Il tendit une main assurée alors qu’un d’un sourire affable il saluait son avocate.

- Bonjour, M’dame Brzn… M’dame. Omer Eriksson.

Son regard foncé et vif, qui contrastait avec le reste de son attitude, détailla rapidement la professionnelle aux yeux céruléens. Il ne voulait pas se risquer à tenter de deviner de quel type de… créature… elle pouvait bien être : c’était précisément cette question qui l’avait mené ici. Peu concerné d’avoir massacré le nom de son alliée, il se demanda plutôt si elle faisait partie de ces robes noires qui requéraient de se faire appeler maître, comme pour assouvir un désir de supériorité sociale.

De toute manière, il ne s’attendait à rien. Ni qu’elle ait la moindre idée de la raison pour laquelle elle se retrouvait avec un rustre dans son cabinet, ni qu’elle le sorte de son pétrin. Toutefois, Nina lui avait appris à saisir les occasions qui s’offraient à lui, plutôt que d’aboyer à la caravane, et il semblait que ses enseignements aient collé.
©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: