Robyn est cet ouragan qui entre dans votre vie comme un chien dans un jeu de quilles, ce petit rayon de soleil et de positivité que rien ni personne ne semble pouvoir ébranler tant elle reste attachée à son âme d'enfant. Née pour briller, elle est cette fille, cette graine de star qui ne laisse certainement pas son entourage indifférent : énergique, parfois insolente, elle est la personnification même de l'excessivité. Du haut de son mètre cinquante-cinq Robyn aime s'amuser, faire la fête, et repousse sans cesse les limites de ce qui est socialement acceptable. Certains aiment l'explosivité de la jeune fée, d'autres un peu moins. Passionnée ? Oh, ça elle l'est, probablement bien plus que toute autre chose. La musique, l'art, l'informatique, les évènements festifs ; elle s'investit coeur et âme dans de nombreuses causes, et surtout auprès de la faune et la flore.
Parfois tête en l'air, cruellement rêveuse, elle peut se montrer distraite voire maladroite - ce qui n'est pas pratique pour une serveuse mais qui ajoute un certain piquant à son charme. Toujours en retard malgré ses efforts, elle se révèle aussi un poil râleuse ; mais à l'image de sa maladresse ces petits défauts ne font qu'alimenter son petit côté attendrissant puisqu'elle ne se plaint jamais que de détails insignifiants. Robyn sait charmer son monde et plus que tout adore flirter avec les gens, bien qu'elle ne s'abaissera jamais à le faire pour obtenir des faveurs : il ne s'agit que d'un jeu pour elle, et rien de plus.
En résumé, elle a tout de la jeune fille naïve et insouciante, véritable cliché ambulant de l'adolescente des années 80 qui rêve de célébrité et pense encore avoir le monde à ses pieds. Une coquille vide et superficielle qui cherche à attirer un peu d'attention sur sa personne sans savoir comment tourne le monde. Pour beaucoup, s'arrête à ce point la personnalité de Robyn Thorn.

Pourtant la demoiselle est bien plus instruite qu'il n'y paraît au premier abord. Titulaire d'une maîtrise en droit acquise en France, plus tard diplômée dans les sciences politiques aux Etats-Unis, les grandes études ne lui sont pas étrangères. Elle n'évoque simplement jamais le sujet : qui serait intéressé ? Robyn n'est pas du genre à se vanter, et encore moins à mettre le cursus d'une personne sur un piédestal. Bien plus mature et raisonnable qu'elle ne veut bien le montrer, la fairy est en réalité bien loin d'être naïve, à part peut-être vis à vis de ses sentiments : elle est encore jeune à l'échelle de sa race, en témoigne le grand âge de sa mère, il n'empêche qu'elle a déjà vécu hautement plus longtemps que le commun des mortels. Sa mythologie personnelle est composée d'une poignée d'évènements marquants, ne serait-ce que son rôle certes infime durant la seconde Guerre Mondiale ou encore les combats qu'elle a menés en tant que personne de couleur dans les années 50. Chacune de ces expériences non seulement témoigne de l'immense pureté de son coeur et de sa volonté d'aider son prochain, mais également lui a permis de se construire, de s'enrichir culturellement - et de devenir plus forte.
Aventurière, la descendante d'aziza possède l’âme d’une guerrière amazone - bien que pacifiste, et ne se laissera jamais marcher dessus sans rien dire. Véritable tête brûlée, elle agit bien souvent avec spontanéité, la plupart du temps imprudemment. Robyn sait ce qu'elle veut et met tout en œuvre pour l'atteindre, si bien qu'elle ne supporte pas les personnes qui s'apitoient sur leur sort plutôt que d'avancer, et encore moins les défaitistes.
Enfin, derrière cette véritable force de la nature qui l'habite, se réfugie toujours cette petite fille un peu dépaysée, qui fait preuve d'une grande sensibilité ; une éponge à sentiments bien trop compatissante pour son propre bien.

Passionnée - créative - distraite - maladroite - battante - pacifiste - rayonnante - positive - énergique - insolante - excessive - charmante - explosive - déterminée - franche - véritable - instruite - joueuse - sentimentale - compatissante - émotive - forte - sensible - aventurière - insouciante - dévouée - bienveillante.

Terres sauvages, prairies de feu ; sous la lumière dorée du soleil africain débute cette histoire — riche de bonheur mais aussi de larmes ; ce récit qui conte l’amour, qui conte la mort.
Méconnues du monde occidental, les Aziza, petites créatures dont seule la bienveillance surpasse la beauté, auraient pourtant appris aux hommes à dompter le feu. Depuis bien des millénaires ces fairies veillent sur les mortels, les guident, et leur font grâce de leur immense sagesse sans ne rien demander en échange que l’harmonie entre l’homme et la nature. Rares sont les écrits modernes qui dépeignent les Aziza, et pourtant dire qu’elles méritent leur place dans ces innombrables légendes serait faire preuve d’euphémisme. Leur humilité cependant pourrait expliquer cette certaine discrétion.

Amara Amahle appartient à ce peuple, comme sa mère et son père avant elle. De longs cheveux noirs qui tombent comme un voile délicat sur ses épaules fines, de grands yeux noisette ; sa peau finement recouverte de paillettes d’or rappelle en tous points la fève de cacao - dont elle possède d’ailleurs la force de caractère et l’intensité naturelle. Pendant très longtemps, la jeune fairy vit recluse du monde des hommes et veille sur les plaines sauvages de l’actuelle Tanzanie, au pied du Kilimandjaro. Elle recueille et soigne en grande majorité les animaux blessés des prairies africaines, seule véritable compagnie dont elle se soucie.
En quête d’aventures Amara se lance plus tard dans un long périple à travers le continent, qui la conduit au XVIIIeme au royaume de Dahomey, actuel Bénin et terre de ses ancêtres Aziza. Plus près des hommes, elle voyage désormais de villages en villages pour apporter connaissances et soins à ses habitants. Elle est aux premières loges pendant l’assaut particulièrement désastreux d’un groupe d’esclavagistes sur un petit hameau non loin de Ouidah ; c’est aussi la première fois qu’elle est témoin d’une telle cruauté. Amara tente de protéger les habitants de ce petit village, mais ne réussit à sauver que les enfants et quelques femmes en les dissimulant dans la roche, milieu duquel elle tire sa puissance.
Particulièrement affectée par l’attaque, la fairy embrasse pleinement cette nouvelle vocation qui lui vient comme une évidence et se dresse pendant un peu plus d’un siècle contre les acteurs de la traite occidentale. Elle sauve de nombreuses vies et notamment celles de femmes noires, victimes de l’esclavagisme sexuel.
Quelques décennies avant la colonisation du Dahomey par la France en 1894, Amara est déportée dans ce même pays, et, bien trop affaiblie par le voyage, reste prisonnière du monde des hommes quelques temps avant de pouvoir s’affranchir. Bloquée sur ce nouveau continent, seule et sans argent, elle poursuit néanmoins sa lutte pour ces mêmes idéaux qu’elle n’a jamais abandonnés.

En 1914 éclate la Première Guerre Mondiale. L’aziza se glisse dans la peau d’une infirmière itinérante et soigne les blessés, faisant fi de leur couleur de peau ou encore du camp pour lequel ils se battent. Qu’est-ce que la guerre, si ce n’est que le spectacle de victimes contraintes à se battre les unes contre les autres ? Fidèle à ses principes, la demoiselle met ses dons au service de la paix.
Elle rencontre un aviateur anglais durant le conflit. Un sourire qui semble pouvoir effacer les maux dont souffre le monde, une chevelure de feu qui rappelle à Amara les animaux sauvages de son enfance, Henri Thorn est par dessus tout un fairy associé à l’air - et un pacificateur. Refusant le combat, il a quitté le champ de bataille pour aider et protéger les réfugiés. Tout comme le vent sculpte la roche pour en faire les plus beaux paysages, de leur union naît Robyn Jade Thorn en 1917.
Durant la paire de décennies qui sépare les deux guerres, la famille s’installe dans une campagne éloignée au nord de la France, moment de répit durant lequel peut grandir la dernière née. Robyn découvre ainsi pleinement l’étendue de son lien si étroit avec les minéraux, guidée par l’amour de Henri et Amara qui lui inculquent les valeurs de leurs peuples.
Lorsque survient la Seconde Guerre, la jeune fairy est aux côtés de sa mère — qui reprend son rôle de soignante. Son père pour sa part, utilise son lien avec l’air pour transmettre des messages qui devraient assurer la paix, et parcourt des milliers de kilomètres pour approvisionner en nourriture et médicaments les villages dans le besoin. Dans tous les cas, les trois fées jamais ne cessent de croire en l’Humanité — malgré toutes les horreurs que cette période a révélé en elle.

Henri est grièvement blessé par l’assaut d’un chasseur en 1952 alors qu’il se promène en forêt avec sa fille. Cette dernière découvre l’énergie du désespoir, quelque chose en elle semble se débloquer alors qu’elle ouvre instinctivement la terre en deux pour protéger son être cher — et elle par la même occasion. Robyn, de par cette action, ne tue pas pour autant le chasseur incriminé : le meurtre ne coule pas dans son sang. L’homme cependant est assommé. Tout danger immédiat écarté, Henri Thorn n’a d’autre choix que de fusionner avec l’air pour ne plus laisser dans son sillage qu’un nuage de poudre dorée qui glisse entre les doigts de Robyn, alors que tous deux connaissent l’horrible vérité cachée derrière la magie de cette transformation : il ne reviendra pas. Condamné à vivre prisonnier de cet élément duquel il tirait pourtant sa force, le destin parfois peut se montrer cruellement poétique. Dans son coeur cependant Robyn le sait, il sera toujours auprès d’elle, quelque part dans le vent. Elle pourra le sentir veiller sur elle où qu’elle aille, danser entre la conscience et l’inconscience — et si elle tend bien l’oreille il lui semblera parfois entendre sa voix chantonner son prénom comme un écho dans le murmure infini du zéphyr.
La France, désormais, renferme trop de souvenirs douloureux pour les fairies : la déportation loin de ses racines pour Amara, les deux guerres, et maintenant la disparition de Henri. Pour l’aziza, il est grand temps de retourner en Tanzanie, où tout a commencé. Se reconnecter avec sa terre natale, avec la faune et la flore qui lui manquent maintenant plus que jamais, ce besoin lui devient vital.
Robyn cependant se laisse tenter par ce que les gens appellent le « rêve américain ». Il est possible de prendre un nouveau départ aux États-Unis d’Amérique, dit-on. Tout est accessible dans ce nouveau monde, c’est la parole de la jeunesse en tout cas. Amara respecte son choix et reconnaît que Robyn sera probablement plus heureuse de cette manière, cependant elle refuse de la suivre. Ici se sépare la route d’une mère et de sa fille, aussi douloureusement qu’il puisse être imaginé à en juger par la profondeur de leur lien et de l’amour incommensurable qui les unit.

Robyn arrive aux États Unis au début des années 50. La toile cependant, n’est jamais d’un blanc immaculé comme le voudraient la plupart des contes de fées. Être une personne de couleur en Amérique durant la ségrégation est loin d’être chose aisée, Robyn par ailleurs est métisse : trop noire pour les communautés blanches, et trop blanche pour les communautés noires. Cruellement déracinée et totalement seule, trouver sa place lui est difficile, si ce n’est derrière le micro de l’un de ces clubs de jazz dans lesquels elle chante. Elle ne se laisse pas abattre pour autant et reprend le même combat que sa mère avant elle, contre la discrimination raciale.
Elle est néanmoins aux premières loges pour assister à l’émergence du rock and roll qui devient alors son refuge, et au travers duquel elle se découvre pleinement. Sensible à l’art et surtout à la musique depuis sa naissance, elle fait partie de la génération des hippies dans les années 60 et assiste même au Woodstock en 69. Petit à petit elle trace sa route, se construit une nouvelle vie ; mais c’est réellement dans les années 80 qu’elle s’épanouit, durant l'âge d'or du hard rock.

C’est alors qu’elle envisage de rejoindre les beaux arts à Paris courant 2018 que Robyn entend pour la première fois parler de Mystown, un endroit du Maine où cohabitent humains et créatures ; refuge pour toutes les espèces inconnues du monde populaire. Si jusqu’ici la demoiselle s’est toujours sentie obligée de cacher sa véritable nature aux yeux des hommes, et plus encore après sa rencontre avec un chasseur, maintenant que sa couleur de peau ne lui ferme plus autant de portes qu’auparavant cette ville représente la possibilité de croire de nouveau en ses rêves oubliés — de percer dans le monde de la musique sans avoir à s’expliquer à propos de son éternelle jeunesse. Et même si le hard rock n’est plus exactement au goût du jour, qu’elle doit passer par la case serveuse un peu trop insistante pour parvenir à ses fins, elle continue de s’accrocher puisque c’est la seule manière connue pour arriver à ses fins.

Comme sa mère, Robyn est étroitement liée aux minéraux de manière générale, ce qui implique tant la roche à l’état pur — principale source de sa force, que les sols qui en sont composés. Elle a une influence sur la terre, comme elle l’a démontré en ouvrant une immense faille dans le sol pour se protéger il y a quelques années, et saurait provoquer un petit séisme si elle le souhaitait — bien que cela requiert un quantité astronomique d’énergie et de colère. A moindre mesure cependant, elle peut également agir sur la matière minérale qui compose les organismes vivants - et principalement le phosphore et le soufre.

Naturellement, la jeune fée est bien loin d’égaler la puissance magique de sa génitrice, plus vieille de plusieurs siècles, tout comme elle ne peut rivaliser contre d’autres fairies beaucoup plus âgées. Elle n’en reste pas moins une descendante d’Aziza, formée par des parents au meilleur de leur forme qui plus est. Si elle est vouée à surpasser un jour la femme qui lui a donné la vie, elle possède déjà une bonne maîtrise de ses dons. Sa magie par ailleurs se révèle déjà assez puissante, Robyn semble avoir développé un lien d’une force rarement observée avec son élément. Cette force cependant se révèle aussi être une faiblesse puisqu’elle est par ce biais beaucoup plus sensible à l’isolement et ressent le besoin de se reconnecter avec son milieu plus fréquemment que la plupart des fairies.

Lors de ses demi transformations, il n’est pas rare de voir une moitié de son visage se changer en diamant, matière la plus solide au monde mais également l’une des plus précieuse. La plupart du temps elle se sert de cet état transitoire pour se protéger d’un choc, ou bien se défendre — en changeant ses poings en roche solide par exemple.