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Le Bus de Babel [PV Omer Eriksson]
Salomé Ben Aydan
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Salomé Ben Aydan
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Lun 31 Jan - 23:44
Les fenêtres du bus étaient toutes embuées, la condensation et la vapeur de l'atmosphère moite et chaude de l'habitacle ne faisait qu'accentuer l'aspect profondément hivernal du paysage au dehors. La faible lueur du soleil, les arbres nus et l'éclat acéré des plaques éparses de gel et verglas qui parsemaient les trottoirs, le sel n'avait pas dû être appliqué avec assez de régularité. Oui bien quelqu'un s'était offusqué de cette entreprise d'effacement systématique d'effacement de son élément favori et avait décidé de donner un petit coup de pouce dans l'entreprise de conquête de l'hiver sur le monde, à sa petite échelle bien entendu. Ce ne serait pas la chose la plus excentrique qui se passerait dans cette ville, enfin excentrique pour le commun des humains, il fallait espérer que personne ne glisserait par inadvertance.

Salomé était bien soulagée de se trouver dans la chaleur et le confort tout relatif de l'autobus, là bien posée dans son siège, la tête posée contre la vitre à regarder le paysage défiler. Quand bien même cela faisait plusieurs années qu'elle vivait dans le Maine et à Mystown elle ne s'était jamais vraiment faite aux hivers de la région. Elle avait connu la clémence du climat méditéranéen durant la grande majorité de sa vie, là où le froid hivernal n'était véritablement rendu mordant que par les violents et insistants vents du nord, où les chutes de neiges étaient exceptionnelles et jours de fêtes. Distraitement elle commença à tracer du bout des doigts contre la vitre du véhicule un dessin aux allures enfantines de grand soleil, de hauts pins parasols et des vagues stylisées des eaux bleues de la Méditerranée. C'était durant les mois d'hiver que Salomé se sentait le plus nostalgique, et plus la température était basse plus le mal du pays était fort. Elle était sûre qu'en y mettant un peu d'efforts et de rigueur elle parviendrait à trouver une formule mathématique pour ça, ceci dit elle n'en avait pas vraiment envie. Cette période aurait presque réussi à entamer son enthousiasme naturel.

La maison lui manquait, mais elle avait de quoi s'occuper, enfin elle en aurait une fois qu'elle serait arrivée à la bibliothèque municipale.
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Omer Eriksson
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Sam 5 Fév - 2:06
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


Le trajet de Dream City au centre-ville était particulièrement long et pénible lorsqu’on avait la patience d’un Eriksson. En fait, il serait plus réaliste de parler de son tempérament grognon. C’était toutefois là qu’il se dirigeait, car c’était à ce gym qu’il avait trouvé le meilleur marché. Il profiterait autant que possible de la promotion qu’il avait dénichée, et quitterait l’établissement sans le moindre regret, à la manière d’un rat sur un navire en perdition, pour sauter sur la prochaine opportunité qui épargnerait son trop maigre porte-monnaie. Si le temps perdu n’était pas suffisant, la moiteur de l’endroit venait rendre l’expérience davantage déplaisante encore. L’humidité froide pénétrait les couches de vêtements qu’il portait, doudoune incluse, et il semblait que même la fourrure qui cerclait son visage ne suffisait pas à épargner le descendant scandinave d’un frisson occasionnel.

Avachi sur son siège, sons sac de sport sous lui, le videur gardait les yeux délibérément fixés sur son portable, ne le lâchant que pour lever un regard mauvais sur quiconque oserait effleurer son genou ou son coude qui empiétaient dans l’allée. Il n’avait que faire de toiser un potentiel thérianthrope, ou de lancer un regard torve à une possible sorcière : eux ne savaient pas non plus qu’il n’était qu’un simple humain, plutôt que le roi des dragons. Enfin si. Si les dragons avaient un roi, il était probablement suffisamment connu pour que son visage soit de notoriété publique.

Les écouteurs sur ses oreilles vrombissaient la musique que son portable leur envoyait, le coupant ainsi un peu plus du monde éclectique au sein duquel il se trouvait. D’aucuns auraient jugé que les vitres embuées, filtrant un paysage blanc, couplé à la musique que lui seul entendait était comme un cocon réconfortant, une sorte de hygge des transports en commun. C’était trop poétique pour Omer, qui considérait simplement ceci comme la meilleure façon d’avoir la paix.

Soudainement, les sons projetés contre ses tympans s’interrompirent. Son pouce frigorifié glissa sur l’écran pour accéder à l’appli musicale, mais rien ne se produisit. Un juron dans la langue de sa mère plus tard, il tentait de voir où il devait descendre, mais la géolocalisation semblait également être boguée. Certes, son portable n’était ni récent ni traité avec amour, mais ça n’était pas pour autant une raison pour l’abandonner ainsi. Comment devrait-il trouver ce gym, sinon? Sa mémoire ne lui servirait à rien : il ne connaissait pas l’adresse par cœur, et même s’il avait décidé de la mémoriser, cela aurait été peine perdue.

- Bok sictir, jura-t-il à nouveau. Il s’agitait, sans réaliser que cela lui attirait des regards en tous genres. Outrés, indifférents, intrigués…
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Salomé Ben Aydan
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Salomé Ben Aydan
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Sam 5 Fév - 17:23
Lorsqu'elle était enfant Salomé était passée par ce fameux stade du développement linguistique et d'acquisition de la langue où les insultes et gros mots sont de délicieuses sucreries. Charmantes douceurs et plaisirs électrisants dans la transgression qu'étaient ces élocutions dans sa bouche, et ce à quoi s'ajoutait le plaisir de la collection et de la récolte.  Phénomène accentué par la nature polyphonique de son environnement, la fillette avait composé un arsenal d'insultes banales ou colorées dans la gamme de langues qu'elle pratiquait. Cela faisait quand même un bon petit paquet, et les années passant le glossaire ne s'était pas perdu. Il s'était même retrouvé régulièrement actualisé et enrichi avec les années de pratique, ce qui faisait que maintenant une Salomé de 23 printemps était parfaitement capable d'identifier la langue et la signification des jurons qui venaient d'être lâcher avec une frustration palpable.

Honnêtement, elle n'aurait certainement pas remarqué la présence d'Omer dans le bus autrement. Pas plus que lui n'aurait relevé la présence de la jeune femme autrement, sans doute. Mais l'irruption sans avertissement du turc dans l'enceinte du bus avait fait comme une décharge électrique pour Salomé. Voilà qu'une des langues de son enfance, la langue de son père, se manifestait à ses oreilles. Cela avait titillé sa curiosité, et elle avait parcouru des yeux la petite foule autour d'elle pour en définir sa source. C'est au second juron qu'elle la trouva.

Omer se trouvait dans le siège juste derrière elle, il était penché sur son portable, le visage frippé de frustration et de mécontentement. Il n'avait pas encore remarqué la jeune femme qui s'était entièrement retournée dans son siège pour lui faire face, le visage dépassant de l'appui tête recouvert de velour synthétique gris poussiéreux.  La jeune sorcière ne lui laissa pas le temps de relever sa présence par lui-même ceci-dit, elle s'adressa directement à lui en turc avec un sourire. Cela lui faisait plaisir d'entendre et parler cette langue, et si elle pouvait être d'une quelconque utilité, alors elle considérerait avoir tout gagné.

-Her şey yolunda mı?*



*=Tout va bien ?
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Omer Eriksson
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Mer 9 Fév - 19:50
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


Omer redressa la tête lorsqu’une voix féminine et plutôt juvénile sembla s’adresser à lui. Il lui fallut un court instant pour réaliser en quoi ces quelques mots qui n’étaient pas anglais lui paraissaient pourtant familiers. Les sonorités qui étaient similaires à celles de sa mère résonnèrent un moment à ses oreilles, alors qu’il fronçait ses sourcils, le temps d’en comprendre le sens. La jeune femme devant lui était sans contredit jolie, mais elle possédait également cette vivacité intelligente dans son regard qui semblait indiquer qu’il valait mieux ne pas la prendre à rebrousse-poil. Une binette aimable et amicale, en tout cas, qui appelait à ne pas être ignorée par le videur au langage vulgaire.

- İyiyim. répondit Omer par réflexe, sur le ton exact qu’il employait vingt ans plus tôt après avoir commis une bêtise ou après s'être blessé au milieu d'une pitrerie.

S’il n’avait pas entièrement compris la question, il en avait tout de même capté suffisamment de mots pour en déterminer la signification. Et puis, le contexte rendait le tout plutôt évident. Sans prendre la peine d’y réfléchir, Omer passa aussitôt en anglais.

- Mon portable a décidé d’geler, déclara-t-il aussi factuellement que froidement, comme pour se débarrasser du ravissant rayon de soleil. Sans plus de formalités, il baissa les yeux sur son écran, qu’il continuait de tapoter frénétiquement en grommelant.

D’un geste inconscient, Omer ramena ses jambes plus fermement de chaque côté de son sac. Il n’aimait pas trop qu’on se mêle de ses affaires, et n’avait pas l’habitude que ça se produise sans malheur en retour. Sa confiance en la vie avait été effritée il y avait longtemps. Oubliant que c’étaient ses propres jurons qui étaient à la base de leur échange, il s’interrogeait à savoir si la jeune femme travaillait avec un complice : elle déconcentrerait Omer pendant qu’on lui chipait quelque bien précieux. Ce serait bien dommage pour eux, car le videur n’avait rien de tel sur lui.

Il aurait été bien simple de demander à la jeune femme de l’aider, et de chercher pour lui l’adresse du gym où il se rendait. Peut-être même aurait-elle pu lui prêter un stylo, pour qu’il se l’écrive au dos de la main. Pourtant, ces options n’effleurèrent pas l’esprit d’Omer, trop fier et indépendant pour requérir l’assistance d’autrui, et certainement davantage du genre à éviter d’écrire s’il le pouvait. Il ne restait qu’à espérer que sa mémoire dont l’état a déjà été mentionné pourrait retenir l’information suffisamment longtemps pour qu’il retrouve le complexe sportif. Au lieu de ceci, lorsque Omer redressa à nouveau la tête, un moment plus tard, en réalisant qu’on l’observait toujours par-dessus le siège hideux, il se contenta d’ouvrir un œil rond, pour demander silencieusement s’il y avait autre chose. Enfin, ça aurait été la formulation si Omer avait été un type poli.
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Dim 13 Fév - 14:31
Les soupçons d'intentions malignes sur son intervention passaient totalement au dessus de la tête de Salomé, ou bien alors elle décidait de ne pas y accorder d'importance. Ce n'était pas clair, mais le résultat était le même. La jeune femme ne se détourna pas du grognon et n'atténua pas la chaleur de son sourire.

A première vu le souci de l'homme n'était pas trop grave, bien embêtant mais pas insurmontable. Les ramifications et les conséquences de la panne, c'était une autre histoire. Salomé n'était pas une experte en nouvelles technologies, elle avait avec elles les affinités que sa génération lui conférait mais on pouvait dire que cela se limitait à ça. Elle ne serait certainement pas l'aide la plus efficace dans cette situation, Salomé soignait les corps et non les circuits imprimés, mais elle ne pouvait, et ne voulait, se détourner sans au moins avoir essayé de porter assistance.

Elle suivi le passage en anglais sans vraiment y penser elle aussi, son cerveau était entraîné depuis longtemps à jongler entre les dialectes qu'il le faisait avec une souplesse presque déconcertante.

-Oh, c'est problématique.

La petite sorcière resta un instant silencieuse passant les solutions possibles dans sa tête avant de reprendre la parole. Le massage cardiaque frénétique qu'Omer pratiquait sur l'écran de l'appareil ne semblait pas être d'une très grande efficacité. S'il pensait que son très clair langage corporel pousserait la jeune femme à se mêler de ses affaires et le laisser en paix, Omer allait vite devoir se détromper.

-Vous avez essayé de le redémarrer de force? Parfois ça suffit à régler le soucis. Je peux aussi faire une recherche sur le net si vous connaissez le modèle et la marque, c'est peut-être un problème connu.

Conseil, bateau bonjour. Salomé avait déjà sorti son propre portable de la poche de son pantalon, exhibant au passage la coque personnalisée reprenant un motif végétal dans un style vintage dans des tons verts pâles et crèmes, l'oeil expert aurait reconnu qu'il s'agissait de sauge , d'anémone et de menthe, sinon fouillis végétal était une bonne description du motif. Ses pouces étaient prêts à pianoter sur l'écran tactile hyper fin avec l'adresse propre aux membres des générations ayant trempés depuis leur enfance dans les écrans et les claviers numériques.
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Salomé Ben Aydan
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Dim 13 Fév - 14:33
Salomé Ben Aydan a écrit:
Les soupçons d'intentions malignes sur son intervention passaient totalement au dessus de la tête de Salomé, ou bien alors elle décidait de ne pas y accorder d'importance. Ce n'était pas clair, mais le résultat était le même. La jeune femme ne se détourna pas du grognon et n'atténua pas la chaleur de son sourire.

A première vu le souci de l'homme n'était pas trop grave, bien embêtant mais pas insurmontable.  Les ramifications et les conséquences de la panne, c'était une autre histoire. Salomé n'était pas une experte en nouvelles technologies, elle avait avec elles les affinités que sa génération lui conférait mais on pouvait dire que cela se limitait à ça. Elle ne serait certainement pas l'aide la plus efficace dans cette situation, Salomé soignait les corps et non les circuits imprimés, mais elle ne pouvait, et ne voulait, se détourner sans au moins avoir essayé de porter assistance.

Elle suivi le passage en anglais sans vraiment y penser elle aussi, son cerveau était entraîné depuis longtemps à jongler entre les dialectes qu'il le faisait avec une souplesse presque déconcertante.

-Oh, c'est problématique.

La petite sorcière resta un instant silencieuse passant les solutions possibles dans sa tête avant de reprendre la parole. Le massage cardiaque frénétique qu'Omer pratiquait sur l'écran de l'appareil ne semblait pas être d'une très grande efficacité. S'il pensait que son très clair langage corporel pousserait la jeune femme à se mêler de ses affaires et le laisser en paix, Omer allait vite devoir se détromper.

-Vous avez essayé de le redémarrer de force? Parfois ça suffit à régler le soucis. Je peux aussi faire une recherche sur le net si vous connaissez le modèle et la marque, c'est peut-être un problème connu.

Conseil, bateau bonjour. Salomé avait déjà sorti son propre portable de la poche de son pantalon, exhibant au passage la coque personnalisée reprenant un motif végétal dans un style vintage dans des tons verts pâles et crèmes, l'oeil expert aurait reconnu qu'il s'agissait de sauge , d'anémone et de menthe, sinon fouillis végétal était une bonne description du motif. Ses pouces étaient prêts à pianoter sur l'écran tactile hyper fin avec l'adresse propre aux membres des générations ayant trempés depuis leur enfance dans les écrans et les claviers numériques.
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Lun 21 Fév - 22:07
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


L’infâme peste souriante restait là, à observer Omer comme si rien ne lui faisait plus plaisir que de se mêler de ses affaires, à lui, plutôt que de ses oignons, à elle. Il ne fallut qu’un court instant à Omer pour regretter d’avoir répondu à la jeune femme. Elle s’immisçait, comme le printemps alors que la neige est toujours reine, dans cet instant de la vie de l’américain.

Omer roula des yeux d’un air agacé, alors que la jeune femme lui répliquait ce qui tombait sous l’évidence. Problématique était même un bel euphémisme, considérant la situation dans laquelle cela précipitait le videur. Le bus venait déjà de passer un arrêt sans s’arrêter. L’oeil grave, qui trahissait sans honte la pensée du tatoué, quelque chose du genre « Tu m’dis pas », transpirait l’agacement. Ça sembla suffisant pour que la jolie ne la boucle, et Omer put retourner son attention sur ce maléfique portable, dont il semblait davantage désirer attenter à la vie que de la lui rendre.

La voix claire retentit de nouveau, pour se prendre un grognement hargneux. Quelque chose dans la manière dont la jeune femme avait formulé son conseil laissait entendre que le trentenaire était plutôt de l’âge de son grand-père. Les doigts tenant l’appareil digital rougissaient, de fines lignes blanchâtres apparaissant aux points de contact avec ce qu’il serrait davantage que tenait. Il en glissa finalement un sur le bouton d’arrêt, afin de forcer le redémarrage du portable. Il était peut-être plus vieux que Salomé, mais la plus grande illittéracie d’Omer n’était pas numérique.

S’il lui était impossible de quérir de l’aide de vive voix, Omer n’en procéda pas moins à une acceptation tacite de l’offre de la petite écornifleuse, quand il inclina légèrement son portable vers l’avant, afin qu’elle puisse lire le nom du modèle qui venait d’apparaître sur l’écran, en lettres scintillantes.

L’autobus s’arrêta à un arrêt pour évacuer trois passager et en ingurgiter un nouveau. L’air froid qui accompagna ce transfert tira un léger frisson à celui qui n’appartenait ni au Nord, ni au Sud. De l’œil, il fixa la porte restée béante plus longtemps qu’il ne l’aurait jugé nécessaire, et recroisa le regard de son ennuyante salvatrice. D’une voix rauque et menaçante, dont il avait tellement pris l’habitude d’user qu’elle lui semblait être naturelle, il prononça le nom du gym où il se rendait. Où il espérait se rendre, corrigerons-nous.

- Tu connais ? cracha-t-il presque immédiatement.

Il n’était pas nécessaire de faire de grands dessins pour comprendre que Omer était relativement bleu en ville pour ne pas bien la connaître : il suffisait d’en juger par le désarroi colérique dans lequel l’état de son portable, et donc de son GPS, le mettait, ainsi que sa méconnaissance des divers établissements de Mystown. Enfin, il fallait peut-être également le connaître un peu pour savoir qu’il était un habitué des salles d’entraînement et donc établir les liens mentionnés plus haut.

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Salomé Ben Aydan
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Salomé Ben Aydan
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Jeu 24 Fév - 17:07
Si Salomé pouvait être comparée à un soleil joyeux, Omer devait lui plus tenir du nuage orageux bougon. Cela ne semblait cependant toujours pas suffire pour convaincre la persistante jeune femme à ficher la paix au grognon, les grognements et les regards noirs pleins d'éclairs ne faisait rien pour la faire fuir. Peut-être y avait-il causalité avec le fait que le sang qui coulait dans ses veines était à moitié celui d'un dragon de foudre, et le fait qu'elle était elle-même capable de faire jaillir des éclairs de sa personne, littéralement.

Omer ne pouvait pas deviner ces deux derniers éléments, il ne pouvait que constater la tranquille endurance obstinée de la jeune femme sans en connaître les causes potentielles. Non vraiment, pour le coup il n'était pas en veine le pauvre homme.  Surtout qu'elle remarquait bien que malgré ses airs peu commodes et avenant, l'homme ne lui avait pas dit de but en blanc d'aller au diable (ou simplement se faire foutre selon le niveau de langage qu'il souhaitait y mettre), ni ne l'avait pleinement ignorée, mais il avait bien pris en compte ce qu'elle lui disait. Non, vraiment il n'en fallait pas plus à Salomé Ben Aydan pour se sentir bienvenue et continuer à s'impliquer dans cette affaire.

Cela dit, la résurrection forcée de l'appareil ne semblait pas plus efficace que le massage cardiaque que son propriétaire aux stimulations qu'on lui imposait, il apparaissait comme pris dans une espèce de coma végétatif numérique, les chances de rémissions étaient inconnues. Salomé suspectait que plus cela durerait, moins il y aurait de chance que l'appareil puisse être sauvé. Ce constat ne jeta pas exactement un froid, par contre l'arrêt que fit le bus pour faire descendre et monter du monde. L'air gelé de l'hiver s'engouffra sans pitié dans le véhicule, arrachant de nombreux frissons à ses occupants, Salomé comprise. Le froid mordant entama légèrement l'humeur de la jeune femme, elle n'aimait VRAIMENT PAS le froid. Rétrospectivement ce n'était pas la meilleure des idées de partir s'installer dans le Maine, qui n'était franchement pas connu pour la clémence de ses hivers mais plus pour être le centre de toute une série d'évènement paranormaux, horrifiques et surnaturels en général (merci à m'sieur King pour avoir vendu la mèche). Vivement que le printemps vienne et qu'on oublie toute cette neige et ce gel.

Pendant un bref instant elle fut distraite par l'incursion glaciale de l'Hiver, ce fut court mais assez long pour qu'elle sursaute au son de la voix d'Omer. Voilà que l'orage grondait franchement et de près c'était quand même très impressionnant. Il fallut bien deux secondes à Salomé pour assimiler ce que l'homme voulait, et la perplexité devait se lire sur son visage avant de disparaître aussi brusquement qu'elle était apparue sous l'illumination de la compréhension soudaine. Aaaah ! Il voulait savoir si elle connaissait cet endroit ! Ah, ben d'accord là elle pouvait aider !

Le fait est que Salomé ne connaissait pas l'endroit, le nom ne lui disait absolument rien cela aurait tout aussi bien pu être le nom d'une salle de fête, d'un magasin de farces et attrapes (quoique qu'il n'avait pas la tête à être un des clients réguliers de ce genre d'établissement), d'un centre de bien-être new age bio ou tout autre chose. Pas que ce soit bien important, elle avait des moyens de trouver une réponse facile, ses doigts volaient déjà sur l'écran tactile de son portable. En quelques secondes, elle avait obtenu ce qu'elle cherchait et un air de triomphe satisfait.

-Alors, ça ne me dit rien mais si j'en crois Google c'est une salle de sport. C'est bien ça ? Oh c'est marrant c'est pas loin de la bibliothèque
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Omer Eriksson
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Mer 9 Mar - 2:44
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


Obstinée. C’était presque un euphémisme que de choisir ce mot pour décrire la jeune femme qui avec une résilience qui s’apparentait à celle des anges, restait la tête par-dessus le siège qui devrait normalement délimiter leur espace vital. Opportuniste, Omer saisit cette source d’agacement pour la tourner à son avantage. Si la demoiselle était trop naïve, ou séduite par le mauvais garçon, pour avoir saisi les messages dénués de subtilité qu’il n’avait cessé de lui envoyer, c’était tant pis pour elle. Il n’y avait pas de petit gain. Ou de sot gain? Une expression courante lui donnerait certainement raison. Si seulement il s’était montré plus doué, et attentionné, à l’école…

Un sourire narquois se fraya un chemin sur les lèvres du videur, qui éprouvait un plaisir mesquin d’avoir fait sursauter celle qu’il voyait de plus en plus comme une adolescente candide. S’il lui imaginait une certaine crédulité, il ne se la dépeignait pas forcément comme niaise : c’était un jugement qu’il se savait bien mal placé pour le poser, après tout. Ses lèvres reprirent leur état premier, en une moue hostile, dès que sa compatriote reprit contenance, aussi bien dire très rapidement. Son expression toujours fermée cachait toutefois l’attente d’une réponse qui saurait lui être le moindrement utile.

Lorsque enfin la jeune femme se décida à utiliser son propre portable pour chercher les informations que le trentenaire avait oubliées, il rangea le sien dans la poche de son pantalon, sans cesser de le serrer dans sa main, avec une fermeté colérique. Son autre main alla gratter sa mâchoire, ceinturée par son col de fourrure. La voix exagérément neutre – probablement pour masquer son accent du Midwest – dans les hauts-parleurs annonçait un prochain arrêt, celui qu’ils passaient n’ayant pas nécessité la transaction de passagers avec le trottoir.

Le regard d’Omer remonta vivement sur Salomé lorsqu’elle lui affirma avoir trouvé. Un regard pointu, comme celui du parent qu’il n’était pas face aux bêtises de sa progéniture. Des tics impatients agitaient son visage, alors qu’il caressait une canine du bout de sa langue.

- Mouais, râla le bougon à la question de la peste. Question qu’il jugeait stupide, comme il connaissait forcément sa destination, alors qu’elle cherchait certainement une confirmation pour éviter les malentendus, tout simplement.

Le videur dévisagea un instant la candide, avec ce qui devait être l’une de ses cinq expressions faciales les moins amusées. Il cherchait manifestement à trouver où se situait la vanne, ou le trait d’humour. Peut-être insinuait-elle, à juste titre, qu’il ne devait pas mettre souvent les pieds dans une bibliothèque, et qu’un peu de culture mentale lui ferait autant de bien que la culture physique qui lui était si chère? Il apprécierait le culot, cela va sans dire, mais pas forcément de n’être le dindon de la farce.

- C’est quel arrêt ? trancha-t-il tout espoir de badinage, d’un ton inquisiteur.

Son agitation augmentait à chaque tour que faisait les roues du bus sur l’asphalte, proportionnelle à son appréhension de rater son arrêt et devoir faire demi-tour. En un vain espoir de détourner son cerveau de cette pensée qui l’obnubilait.

- Et pourquoi ça t’fait marrer ?

L’interrogation était brusque, ne rompant pas avec l’attitude que le bourrin avait affichée au cours de l’échange. C’était davantage l’intérêt soudain, et feint, pour autre chose que son nombril, qui venait tout à coup détoner.

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Mar 22 Mar - 13:19
Salomé n'avait eu aucunement l'intention d'insulter Omer, ou bien la communauté haltérophilie en général, avec sa remarque. Et comme depuis le début de cette interaction la grognerie de son interlocuteur était ignorée avec une indifférence candide, le potentiel vexant de sa remarque lui passa bien au dessus de la tête. La satisfaction de réaliser une bonne action n'aidait pas non plus exactement à lui faire réaliser ce genre de petits détails.

-Mary Shelley Avenue, répondit-elle sans faire cas du manque flagrant d'enthousiasme de Grognon. C'est dans deux arrêts, précisa-t-elle après un rapide regard au plan de la ligne affiché en hauteur.

Elle se demanda un instant si la municipalité envisagerait un jour de renommer une rue ou bien un arrêt de bus au nom de Stephen King, après tout les hommages aux écrivant.es de l'étrange, l'horreur et le surnaturel semblaient fleurirent dans la ville. Un clin d'oeil actuel pourrait être assez sympathique, mais bon elle ne présidait pas au conseil et n'en avait pas vraiment l'ambition. Sa petite vie relativement tranquille, avec son ronchon occasionnel, lui convenait très bien.

Elle ne s'attendait pas vraiment à ce que Grognon cherche à pousser la conversation, pas qu'elle s'en plaigne ! La jeune femme était simplement surprise. Elle ne se fit cependant pas prier pour continuer cet échange aux allures assez déconcertantes sans doute pour un observateur extérieur.

-Oh, c'est juste que c'est l'arrêt où je descend moi aussi. Comme je vais à la bibliothèque.

Elle accompagna ses mots d'un sourire radieux. Pendant ce temps le bus continuait sa route et se stoppa devant un panneau dans les coloris de la ligne, écrit en lettres roses fuschia sous un numéro quatre tout aussi rose: «Mary Shelley Avenue». On dirait bien que la course était parvenue à son arrivée.
Salomé rassembla ses affaires, glissa son portable dans la poche avant gauche de son jean et récupéra son sac de cours tout en réprimant des frissons alors que les portes s'ouvraient pour faire entrer un air glacé, quelques passagers et en faire sortir d'autres.
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Mer 6 Avr - 19:08
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


Mary Shelley. Tu parles d’un nom qu’Omer n’était pas près de retenir. On aurait beau lui suggérer toutes les comptines de demoiselles qui vendent des coquillages en bord de mer, ou lui dire qu’il y avait une drôle d’ironie dans l’établissement d’une salle de gym sur une rue ayant un tel nom, il n’y avait que peu de chances qu’il ne se souvienne d’un nom aussi quelconque. S’il n’en mélangeait pas toutes les lettres pour en faire une avenue Charles-Henley, ou pire fabulation, encore. Non. Les culturistes de sa trempe, ceux qui parvenaient à garder des traits harmonieux plutôt qu’à ressembler à ces monstruosités dignent de Frankenstein, n’avaient que faire des gens de lettres. Pas plus que des lettres en général. Le reste des bourrin de son gym non plus, probablement, mais ils n’étaient pas de sa trempe pour autant!

Bien qu’il ait accueilli la précision suivante avec gratitude, Omer n’en démontra rien. Il se contenta de rétorquer d’un « ‘Kay » rébarbatif, peut-être même un tantinet hautain. Non, c’était impossible qu’un homme de son statut social puisse réellement se considérer supérieur à Salomé, n’est-ce pas? Ni même le prétendre, cela allait de soi.

Omer s’était agité un peu sur son siège, son regard fuyant de la fenêtre au panneau affichant les arrêts. Finalement, il avait brusqué la demoiselle, lui balançant au visage une interrogation qui n’était ni méritée, ni pertinente. Il n’était pas certain que la réponse de la jeune femme lui plaise : elle était d’une compagnie agréable, mais il n’avait pas forcément envie de passer plus de temps que minimalement nécessaire avec elle. Après tout, il était dans le bus pour être seul. Aussi parce qu’il avait perdu le permis, et sa voiture.

« Ah ouais. Marrant. » Il ne comprenait toujours pas l’humour. L’un des entraîneurs à sa salle portait des lunettes rondes, comme ce sorcier qui avait crevé l’écran à un moment, et dont le nom lui échappait, et adorait s’acheter des livres et des jeux. Pire encore, il tentait d’embarquer des gens dans une espèce d’équipe pour jouer à un truc écrit dans un livre et se joue dans l’esprit, sur une table. Omer n’avait rien compris, lui avait lancé un regard effarouché, teinté de confusion, et avait refusé son offre. Ça lui paraissait être la recette idéale pour une expérience exécrable! Comment gâcher ses soirées…

Sa main glissa entre ses genoux, jusqu’à la bandoulière de son sac de sport. D’un geste rapide et habitué, Omer l’entoura autour de ladite main et se leva pour descendre derrière la jeune turcophone. Il passa le tout au-dessus de son épaule, dans une attitude de beau gosse des films antiques.

« C’est ton premier hiver? » s’enquit-il en voyant la jeune femme frissonner. Son anglais était trop bon pour qu’il la croit directement venu des contrées ottomanes, mais il l’imaginait bien, avec son style coloré et candide, être californienne, ou même de Santa Fe. Des gens baba cools, aux yeux du très sobre et sombre videur. « La fourrure, ça marche vraiment », lui déclara-t-il ensuite en tirant à deux doigts sur celle de sa capuche.

Étrangement, c’est ce moment que choisit un sourire fin pour percer sur ses lèvres. Un regard extérieur y percevrait peut-être de la bienveillance, ou une moquerie plus racaille, ne pouvant deviner que c’était le souvenir de Nina qui était la cause de ce changement d’humeur apparent. Nina qui lui avait elle-même soufflé ce conseil, des années auparavant.

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Salomé Ben Aydan
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Mer 20 Avr - 10:54
Ils descendent ensemble, décidément Omer ne risque pas d'être débarrassé de la petite sorcière rapidement. Elle va continuer à le flanquer au basque encore un moment encore.

Elle ne s'attendait pas à la question d'Omer mais elle y répond de bon coeur.

-Oh non, pas du tout. Je suis ici depuis une paire d'année, mais j'ai grandi entre le sud de la France et la Turquie. Les hivers ici c'est quand même autre chose et il faut croire que je suis du genre frileuse, elle rit un peu.

Oui, le climat du pourtour méditerranéen n'a pas grand chose à voir avec celui du Maine. Et la clémence tranquille des hivers lui manque, il lui arrivait de se baigner dans la mer durant la saison froide. Elle ne s'y risquerait pas ici, trop de risques de finir en glaçon si elle y trempait le gros orteil.

-Oui, de la fourrure ça pourrait être pas mal.

Elle allait sérieusement contempler l'option d'un bon gros manteau doublé, c'était certain. L'investissement pourrait se révéler plus que satisfaisant.

Le sourire, ça allait bien à Bougon, il illuminait ses traits, c'était très joli et Salomé n'aurait pas été contre en voir un peu plus.

Les deux jeunes gens marchèrent un moment ensemble, jusqu'à ce que la bibliothèque soit devant eux. Salomé salua d'un sourire et d'un geste de la main Omer avant de se séparer.

Elle passa les heures suivantes à étudier à une des tables de la libraires, casque sur les oreilles coupée du reste du monde. Elle finit par s'étirer dans toute sa longueur, satisfaite du travail accompli avant de tout ranger dans son sac pour sortir.

Et le coup du sort frappa encore, parce que dans toutes les possibilités, voilà que la route de Bougon et Sunny venait de se croiser encore.

Elle l'alpagua avec un de ses immenses sourires.

-Eh bien, on dirait qu'on se recroise encore !
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Omer Eriksson
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Mar 17 Mai - 20:03
Salomé  ₰ Le Bus de Babel


« Da, tochno! », répondit Omer avec l’intonation hésitante du débutant qu’il serait toujours dans la langue de Nina. Le souvenir de celle-ci désormais omniprésent dans son esprit, il se referma dans un mutisme qui était généralement associé à son tempérament. Il ne répondit pas au sourire de la jeune femme, mais plutôt à son geste de la main, d’un mouvement vague et désinvolte de la tête.

Omer glissa sa main dans fermeture éclair sans chariot, au bout du sac qu'il portait en bandoulière. Il en retira rapidement un coupon froissé qu'il avait déchiré dans une circulaire, et se dirigea au comptoir d'accueil pour réclamer son inscription et, surtout, le rabais auquel il avait droit. Décharges et formulaires remplis, il ajouta le pass prouvant son abonnement à son porte-clé et remercia le personnel d'accueil d'un nouveau geste indolent de la main. Le descendant turco-scandinave se rendit sans empressement dans le vestiaire. Il engouffra ses affaires, tour à tour manteau, bottes, vêtements et sac de sport, dans l'une des cases qui s'y trouvait, et ressortit dans la vaste salle de sport. Il se sentait déjà mieux dans ces vêtements de sport, secs pour le moment, que ceux moites qu'il portait encore un instant plus tôt.  Serviette et corde à danser à la main, il s'avançait vers une première machine, quand une voix vaguement familière le héla.

« Eriksson? Qu'est-ce que tu fous ici? »

Omer se retourna pour regarder par-dessus son épaule de qui il pouvait bien s'agir. Relevant légèrement la tête vers le visage qui lui souriait, Omer ne retint pas un soupir irrité en reconnaissant l'entraîneur de son précédent gym. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ici, lui?  Il bossait également ici?

« Hall », salua-t-il sobrement avant de répondre avec minimalisme à la question qu'on lui avait posée. « Entraînement. Toi? »

Le coach lui expliqua avec moults détails, les yeux brillants derrière ses verres ronds, qu'un ami était propriétaire de cette salle, et qu'il préférait ne pas s'entraîner, sur son temps libre, avec ses clients. Malgré les nombreux signaux d'impatience d'Omer, Jameson ne semblait pas vouloir écourter la conversation. Peut-être était-ce parce qu'il avait l'habitude que le boxeur se montre aussi déplaisant. Sans même sembler se soucier d'être impoli, Omer se dirigea vers une première machine, Jameson sur les talons. Un ange vint enfin libérer le New Yorkais, lorsque la voix de son ami appela le coach :
« J.J.! J'ai ton café. »

Sans porter attention au check entre les amis, Omer termina sa dernière répétition et fuit vers son prochain exercice. Au bout d'une heure, bien satisfait, il alla s'asseoir au bar pour se détendre et s'informer sur l'endroit où se trouvait le ring de boxe. On lui expliqua où se trouvait l'escalier menant au sous-sol, puis d'aller sur sa droite, derrière la porte bleue à double battants.
Une fois détendu et hydraté, Omer se releva pour passer au vestiaire récupérer son sac de sport, qui contenait entre autres son protège-dents et ses gants. Il descendit ensuite trouver l'arène carrée. Quelques personnes s'y trouvaient déjà et Omer reconnut Hall. Il ne tenta pas de l'éviter, et alla plutôt l'interroger :

« Ajoute mon nom. »

Jameson éclata de rire et lui indiqua un tableau sur lequel les combattants réservaient leurs affrontements subséquents. C'était dans un esprit amical et non compétitif, mais il n'était pas dit que cela empêcherait l'humain de s'y donner comme si sa vie en dépendait. Il affronta les autres hommes de sa catégorie de poids, avec un taux de victoire satisfaisant. On l'encouragea même à affronter Jameson, malgré leur différence de poids et de taille notable. Malgré la victoire du coach, celui-ci se montra impressionné par le jeu du trentenaire. Coupant court aux compliments et suffisamment défoulé pour la journée, Omer remonta aux vestiaires pour y prendre une douche chaude. Lorsqu'il ressortit enfin dans le froid acéré, fourrure autour du visage et sac à l'épaule, Omer scruta les alentours dans l'espoir de trouver une boutique d'électronique qui puisse lui réparer son portable. Il resta là un instant, à ne pas trop savoir quoi faire, réalisant qu'il n'avait pas la moindre idée non plus du prochain passage de l'autobus. Il resta là, hagard, trop longtemps pour son bien, car miss sourire apparut devant lui comme un trop joyeux diable hors de sa boîte.

« Tu me stalkes? » demanda-t-il en guise de bonjour.

Il n'en était pas au bout de ses peines. La voix de Jameson J. Hall résonna également, et il n'eut aucun mal à la reconnaître cette fois. Il se dirigeait vers l'improbable duo de presque-turcophones, ses lunettes dans la main - certainement pour éviter qu'elles ne s'embuent par cette température.

« Sally! Salut! Tu es pote avec Omer? »
« Non », trancha le grognon sans même laisser à la demoiselle le temps de répondre.
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